L’intervention de Jacques Cool m’a permis de retrouver les écrits et synthèses de Michel Cartier. Ses réflexions – ainsi que celles de Jon Husband – m’ont nourri en 2005 / 2006 avec un premier site : Constellation W. Le site étant en permanence remis à jour, la lecture est toujours surprise. L’objet de ce site ? Faire une synthèse des changements en cours et la mettre dans une perspective historique. Gageure ? Allez sur le second site Le XXIeme siècle, il pose question.
Litératie et culture de l’image
Au travers de six billets, Bruno Devauchelle décrypte le socle commun au travers du numérique et de ses composants. Et de commencer par les langages pour penser et communiquer : « Le numérique a introduit une nouvelle médiation par rapport au réel : je regarde (et interagis avec) le monde aux travers de certaines technologies. » Le prisme de la pensée évolue et questionne notre prisme de formation initiale. Notre grille de pensée s’est forgé au travers d’autres humanités. Quels impacts des technologies dans notre façon de pensée le monde ?
Pendant la conférence de @zecool, @Stephlulu propose un lien sur la litératie numérique telle qu’elle définit le centre canadien d’éducation aux médias et de la litératie numérique. De quelles compétences parle t’on ? « La littératie numérique chapeaute une multitude de compétences transversales traditionnellement associées aux littératies suivantes : médiatique, technologique, informative, visuelle, de la communication et sociale. »
Au travers Itypa, c’est aborder la litératie numérique qui englobe une réalité historique ancienne : l’invention du langage, de l’écriture, de l’imprimerie, de la radio, de la TV qui se retrouve dans les technologies. Les digital humanities ne font pas table rase du passé. Elles s’appuient, au contraire, sur l’ensemble des paradigmes, savoir-faire et connaissances propres à ces disciplines, tout en mobilisant les outils et les perspectives singulières du champ du numérique. C’est ce que propose Milad Doueihi dans Pour un humanisme numérique (2011).
Si l’Internet 1 a connecté ensemble des ordinateurs, et l’Internet 2 des pages Web, le prochain Internet connectera, pour nous, les informations entre elles. Une culture de la connectivité va devenir essentielle explique Cartier et Husband. Pour rajouter un peu plus loin : Que va-t-il arriver quand, après 2020, la moitié des gens habitant la planète posséderont un téléphone ou une tablette smart ?
Ego numérique ou e-reputation
Pendant l’atelier, nous avons abordé la publication par le biais de l’identité numérique. Pour ma part, je laisse principalement des traces professionnelles correspondant à mes centres d’intérêt. Le premier bénéfice est de pouvoir interagir avec une communauté diversifiée. Le second est d’avoir une certaine maitrise de mes traces permettant de façonner mon identité. Pour autant, je ne suis pas dupe. Si c’est gratuit, c’est moi le produit.
Demain, c’est déjà aujourd’hui. Les Big Data et les objets connectés envahissent notre quotidien. L’analyse des datas permettront (et permettent déjà) aux entreprises et aux Etats de nous connaitre intimement. Il n’est plus question de savoir si nous sommes dehors où dedans. La société de la surveillance se développe grands pas. De ces traces là, je n’ai aucune maitrise.
La seule maitrise que j’ai, c’est de savoir publier, de pouvoir me rassembler en communautés et agir dans la société civile. Amusant, on en revient à une des compétences clés de litéracie numérique. Les logiques de co-construction et de collaboration ne se limitent pas aux réseaux. Mais les réseaux permettent d’amplifier des engagements ou des points de vue.
Transition digitale : un modèle social et économique perturbé
Les modèles économiques sont perturbés. D’une logique de stock, nous passons à une logique de flux où il devient nécessaire de répondre aux attentes des conso-acteurs en temps réels. Il faut également prendre en compte l’avis des utilisateurs pour créer de nouveaux services….
« Il y eu la transformation des librairies avec Amazon, celle de tout le secteur de la musique avec l’Itunes, celle de la télé avec Netflix et celle de l’hôtellerie avec AirBnB. Bien avant cela, le flipper a disparu au profit de la PlayStation. Elle disparaîtra à son tour engloutie par la WebTV. Voici que s’annonce à grands pas la transformation de la formation professionnelle. Le cybermonde continue son expansion sur la santé, les transports, la culture, l’éducation et la formation professionnelle. CQFD. » Voici l’introduction d’un post de Jean-Baptiste Audrerie intitulé : La transformation numérique de la formation professionnelle. Bref, le secteur risque de subir des transformations radicales.
Or, lors du dernier atelier Greta, Cécile Ximenes du DAFCO de Nancy a raconté son expérience Itypa et les réflexions en cours parmi les participants Itypa de Lorraine. Ils ont réalisé une carte pointant les chantiers à engager en interne :
- acculturation numérique
- nouvelle offre de formation
- innovation pédagogique et usages pédagogiques numériques
Cela recoupe la démarche proposée la semaine précédente dans l’atelier Greta de Créteil et Paris. Le constat est identique. Il faut y aller. Cela mérite pour autant réflexions.
Next Step : collaborer en réseau
Les participants Greta de Bourgogne veulent rentrer dans la danse. Nous profitions de cette semaine consacrée à la collaboration pour passer à l’action et pour collaborer entre les territoires. En perspective carte mentale et framapad.